Pierre Écrite 04200 Saint-Geniez, Alpes-de-Haute-Provence

"C'est un site naturel en libre accès"

"Le soleil du matin rend difficile de déchiffrage. Vestige en bord de route"

"Photo prise le matin en hiver"

"L'inscription monumentale dite de la Pierre Écrite (voir traduction plus bas) a probablement été gravée dans la roche durant le second quart du Ve siècle. Elle ouvre les gorges de Chardavon sur la D3 depuis l'ouest. Elle a attiré quantité de curieux ou d'observateurs, faisant couler beaucoup d'encre, tel le duc Jean de Calabre en 1443, fils du roi René. Elle atteste du fait suivant : Dardanus, homme connu de l'empire romain, a fourni un chemin viable à son domaine de Théopolis en taillant les flancs de la montagne, en dotant la cité de portes et murailles. C'est l'œuvre d'Augustin d'Hippone (actuelle Annaba en Algérie), "La Cité de Dieu" (De Civitate Dei) commencée en 413 qui a vraisemblablement entraîné cette dénomination de Théopolis, en parallèle de la conversion au christianisme de son bâtisseur, en attestent une lettre d'Augustin et une autre de Jérôme. On ignore la forme exacte que prit cette cité, ainsi que son emplacement. Son accès devait peut-être se faire par la Via Domitia qui longeait la Durance puis le cours du Riou de Jabron par Entrepierres. Si vous n'êtes pas pressés, une petite balade de deux heures permet d'explorer les environs, en aplomb du défilé où coule le riou. Voici la traduction du texte (au demeurant très bien préservé) : "Claudius Posthumus Dardanus, homme illustre et revêtu de la dignité de patrice, ancien consulaire de la province de Viennoise, ancien maître au bureau des requêtes, ancien questeur, ancien préfet du prétoire des Gaules, et Nevia Galla, clarissime et illustre femme, la mère de ses enfants, au lieu dit Théopolis (cité de Dieu) ont fourni un chemin viable, en faisant tailler des deux côtés les flancs de la montagne et lui ont procuré murs et portes. Ce travail accompli sur leur propre terre ils ont voulu rendre commun pour la sûreté de tous, avec l'aide également de Claudius Lepidus, compagnon et frère de l'homme susnommé, ancien consulaire de Germanie Première, ancien maître du bureau des archives, ancien compte des affaires privées. Afin que leur zèle à l'égard du salut de tous et le témoignage de la reconnaissance publique puissent être montrés.""