La Croissanterie Route de Gargenville, 78680 Épône, Yvelines

"Bonjour. Je témoigne ici aujourd'hui car je n'en peux plus. C'est devenu trop dur à vivre pour moi et il faut que j'extériorise ce que je ressens, et ce que j'ai vécu. Il y a 3 jours de cela, alors que je m’apprêtais à faire ma pause midi, un collègue m'a parlé de cette charmante san-ouicherie à prix malin. Étant de nature curieuse et aventureuse, j'ai décidé de me lancer, et j'y suis allé. À ma grande surprise, personne n'était présent dans le restaurant, bien que l'affiche indiquât que ce dernier était ouvert. L'endroit était sombre, lugubre, et de frêles gémissements émanaient du plafond. De nature pourtant confiante, j'admets que je n'étais pas serein dans cette situation. Au bout de quelques minutes qui me parurent des heures, une voix nasillarde se fit entendre de l'autre côté du comptoir. "Bon... bonjour mônsiô" À son timbre doux et lisse, je reconnus la voix d'un enfant d'une dizaine d'années. Je m'empressai de lui répondre : "Oui, bonjour mon petit, j'aimerais commander un san-ouiche à prix malin" Soudain, mon regard se posa sur le présentoir : je n'avais pas vu les bagnats qui n'attendaient qu'à rentrer dans mon gosier. "Finalement, je vais prendre un bagnat" À ces mots, l'enfant se dressa, écarquilla les yeux et je pus voir un badge accroché sur son torse, son nom écrit en lettres manuscrites : "Avortin" Il commença à grimper sur le comptoir. "V...Vous avez dit Bagn... bougn... la b... la Bougnad..." Il baragouinait ces mots en me regardant fixement. Il empoigna une pince destinée à attraper les viennoiseries dans le présentoir et la brandit devant moi avec un air menaçant. "LA BOUGNADERE ! LA BOUGNADERE !" À ces mots, il commença à me poursuivre avec sa pince à la main à travers tout le magasin. J'essayais de l'éviter, j'entendais les claquements de l'ustensile juste derrière ma tête. Connaissant bien les lieux, l'enfant se faufilait sous les tables pour me prendre à revers. Finalement, avec l'énergie du désespoir, je réussis à atteindre la porte d'entrée et à la pousser devant moi pour sortir. L'enfant sembla me suivre un instant, mais il commença à se tordre de douleur au contact du soleil. Je le vis rentrer dans la san-ouicherie, l'air désabusé. Merci de m'avoir lu jusque-là, c'est une thérapie pour moi que d'écrire ces mots tant ce que j'ai vécu est traumatisant. Je mets la note de 5/5 car j'ai réussi dans ma fuite à subtiliser un bagnat jambon mozzarella qui était délicieux."

"Trop artificiel produit congelé"